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La réforme fiscale 2026 pour les nouveaux immigrants en Israël : ce qui change vraiment

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La réforme fiscale 2026 pour les nouveaux immigrants en Israël : ce qui change vraiment

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Le gouvernement israélien vient d’annoncer une réforme fiscale qui bouleverse les règles du jeu pour les nouveaux arrivants.

Un tournant historique dans la politique d’immigration

Depuis des décennies, Israël propose des avantages fiscaux aux Olim Hadashim (nouveaux immigrants). Mais ce qui se prépare pour 2026 va beaucoup plus loin. L’État ne se contente plus d’alléger la facture fiscale : il crée carrément une période de « vacances d’impôts » pour faciliter les premières années d’installation.

Pourquoi ce changement maintenant ? Plusieurs facteurs se combinent : la concurrence internationale pour attirer les talents, le besoin de dynamiser l’économie israélienne, et surtout une prise de conscience que les premières années en Israël représentent souvent un défi financier considérable. Entre l’apprentissage de l’hébreu, la recherche d’emploi et l’adaptation culturelle, nombreux sont ceux qui peinent à joindre les deux bouts.

Ce qui change concrètement en 2026

Le fameux « taux zéro »

La mesure phare, celle qui fait le buzz dans les groupes Facebook d’olim : deux années complètes sans impôt sur vos premiers revenus israéliens. Pas 5% symbolique, pas 10% réduit. Zéro.

Concrètement ? Si vous arrivez en 2026 et commencez à travailler chez un employeur israélien avec un salaire de 15 000 ₪ par mois, vous gardez l’intégralité de votre salaire (dans la limite du plafond d’environ 1 million ₪ annuel). La troisième année, l’imposition grimpe progressivement : 10% en 2028, puis 20% en 2029, jusqu’à rejoindre le régime normal.

Attention : ce taux zéro ne s’applique qu’aux revenus générés EN Israël. Vos loyers parisiens ou dividendes d’actions étrangères obéissent à d’autres règles (qu’on détaille plus bas).

Les revenus étrangers : l’exonération qui perdure

Beaucoup l’ignorent, mais le véritable trésor fiscal pour les olim ne date pas de 2026. Il existe déjà : 10 années d’exonération sur tous vos revenus de source étrangère.

Vous louez un appartement à Lyon ? Vous touchez des dividendes de sociétés françaises ? Vous percevez une pension de retraite canadienne ? Durant une décennie, ces revenus restent totalement invisibles pour le fisc israélien.

Le hic ? À partir du 1er janvier 2026, cette exonération devient conditionnée à une obligation de déclaration. Autrement dit : vous ne payez rien, mais vous devez tout déclarer. C’est là que beaucoup d’olim qui arrivent en ce moment se précipitent pour finaliser leur aliyah avant cette échéance.

Marc, un cadre parisien qui a fait son aliyah en octobre 2025, l’explique simplement : « Mon comptable m’a dit texto : si tu arrives avant 2026, tu gardes l’ancien régime. Pas de déclaration des revenus français, pas de paperasse supplémentaire. J’ai avancé mon départ de six mois. »

Les crédits d’impôt : le bonus discret

Moins médiatisée mais tout aussi intéressante : la bonification de points de crédit fiscal. Le système israélien fonctionne avec des « points » (nekudot zikuy) qui réduisent votre base imposable.

Pour les olim arrivés depuis 2022, ces points supplémentaires s’appliquent pendant 4,5 ans (contre 3,5 ans auparavant). Chaque point représente environ 2 800 ₪ de réduction annuelle. Sur plusieurs années, ça fait une différence substantielle.

Qui peut en profiter ?

Les nouveaux immigrants (« Oleh Hadash »)

Si vous obtenez le statut d’immigrant au titre de la Loi du Retour, vous êtes automatiquement éligible. Peu importe que vous veniez de France, d’Argentine ou des États-Unis.

Point crucial : le chronomètre fiscal démarre à la date officielle de votre aliyah, pas à votre arrivée physique. Sarah, une avocate de Marseille, a fait l’erreur de louer un appartement à Tel Aviv en juillet, mais n’a officialisé son statut qu’en novembre. Résultat : elle a « perdu » quatre mois d’avantages fiscaux.

Les résidents de retour

Moins connu : si vous êtes un ancien Israélien qui revient après au moins 10 ans d’absence continue, vous pouvez bénéficier des mêmes avantages. C’est le cas de nombreux yordim qui ont passé une carrière à l’étranger et rentrent pour leur retraite.

Les pièges à éviter absolument

Confusion entre « source israélienne » et « source étrangère »

C’est LA zone grise qui génère le plus d’erreurs. Quelques exemples qui surprennent :

Vous travaillez pour une entreprise française en télétravail depuis Tel Aviv ? Revenu israélien (le lieu de production compte).
Vous vendez un appartement à Paris que vous possédez depuis 20 ans ? Revenu étranger (exonéré pendant 10 ans).
Vous créez une startup en Israël qui vous verse des dividendes ? Revenu israélien (même si l’entreprise exporte à 100%).
Daniel, consultant high-tech, a eu une mauvaise surprise lors de son premier contrôle fiscal : « Je pensais que mes contrats avec des clients américains comptaient comme revenus étrangers. Mais comme je travaillais depuis mon bureau de Ra’anana, tout était imposable en Israël dès le premier shekel. »

L’oubli de prévenir son employeur

Pour bénéficier des crédits d’impôt, encore faut-il que votre employeur israélien soit informé de votre statut. Beaucoup d’olim l’ignorent et se retrouvent imposés au taux normal pendant des mois. Certes, vous pouvez récupérer le trop-perçu via votre déclaration annuelle, mais c’est de la trésorerie immobilisée inutilement.

La tentation de « jouer » avec les dates

Certains tentent des arrangements créatifs : reporter artificiellement leur date d’aliyah, maintenir une résidence fiscale ailleurs, déclarer des revenus étrangers comme israéliens pour bénéficier du taux zéro… Mauvaise idée.

Les autorités fiscales israéliennes ont considérablement renforcé leurs contrôles ces dernières années, notamment grâce aux échanges automatiques d’informations bancaires entre pays (norme CRS). Le risque ? Perdre tous vos avantages rétroactivement, plus des pénalités salées.

Le calendrier stratégique : 2025 ou 2026 ?

C’est LA question que tous les candidats à l’aliyah se posent actuellement.

Faire son aliyah avant 2026 : les avantages

Pas d’obligation de déclarer vos revenus étrangers (ancien régime maintenu)
Discrétion totale sur vos actifs à l’étranger
Simplicité administrative


Attendre 2026 : les avantages

Bénéfice du taux zéro sur vos revenus israéliens
Intéressant si vous prévoyez un salaire élevé dès votre arrivée
Idéal pour les entrepreneurs qui lanceront une activité locale
Le cas typique du retraité : Jean-Claude, 67 ans, touche une bonne retraite française et ne prévoit pas de travailler en Israël. Pour lui, arriver en 2025 est un no-brainer : il conserve l’exonération sans déclaration de sa pension française pendant 10 ans.

Le cas typique du jeune actif : Rachel, 32 ans, a décroché un poste de chef de projet à 25 000 ₪/mois chez une entreprise de cybersécurité. Elle attend délibérément janvier 2026 : le taux zéro lui fera économiser environ 70 000 ₪ sur deux ans.

Les questions qu’on me pose le plus souvent

« Je possède un appartement locatif à Paris. Dois-je le vendre avant mon aliyah ? »

Absolument pas ! Vos revenus locatifs français restent exonérés pendant 10 ans. Par contre, si vous le vendez, la plus-value sera également exonérée (tant que c’est dans les 10 ans). Gardez juste tous les justificatifs.

« Mon conjoint n’est pas juif. Peut-il bénéficier des mêmes avantages ? »

Oui, dans le cadre du regroupement familial. Mais attention : son statut peut différer légèrement du vôtre sur le plan administratif. Consultez un avocat spécialisé.

« Je suis freelance. Comment ça se passe ? »

Le taux zéro s’applique aussi aux indépendants (ossek mourshé). Mais la qualification israélienne/étranger de vos revenus dépendra du lieu d’exécution de vos prestations, pas du domicile de vos clients.

« Que se passe-t-il après les 10 ans d’exonération ? »

Vous basculez dans le régime fiscal israélien standard, avec imposition mondiale. C’est le moment de revoir toute votre stratégie patrimoniale, idéalement 1-2 ans avant l’échéance.

L’importance d’un accompagnement professionnel

Soyons honnêtes : la fiscalité israélienne est complexe. Elle devient encore plus compliquée quand on ajoute une dimension internationale. Les erreurs coûtent cher, parfois très cher.

Un bon fiscaliste israélien (idéalement francophone) vous aidera à :

Structurer votre arrivée : quelle date optimale ? Quel statut privilégier ?
Cartographier vos revenus : distinguer clairement ce qui est imposable de ce qui ne l’est pas
Anticiper les évolutions : votre situation dans 5 ans, 10 ans
Sécuriser votre conformité : déclarations correctes, délais respectés
Optimiser légalement : il existe des dizaines de niches fiscales méconnues
L’investissement dans un conseil de qualité se rentabilise généralement dès la première année. Surtout si vous avez un patrimoine conséquent, des revenus diversifiés ou un projet entrepreneurial.

Ce que la réforme révèle

Au-delà des chiffres et des taux, cette réforme témoigne d’un changement de philosophie. Israël ne considère plus l’aliyah uniquement sous l’angle idéologique ou sécuritaire. Le pays veut attirer des compétences, des capitaux, de l’innovation.

Cette approche pragmatique se voit aussi dans d’autres domaines : simplification des démarches administratives, accompagnement renforcé à l’emploi, reconnaissance facilitée des diplômes étrangers…

Pour les francophones, le timing est particulièrement intéressant. La communauté française en Israël atteint désormais 200 000 personnes, créant un écosystème où s’intégrer devient plus facile : écoles, commerces, réseaux professionnels, services en français…

Enn résumé, la réforme 2026 rend l’aliyah fiscalement plus attractive que jamais. Mais elle ne doit pas être le seul critère de décision. Faire son aliyah, c’est un projet de vie avant tout.

Les avantages fiscaux sont une aide précieuse, pas une fin en soi. Ils vous donnent de l’air pour vous installer, apprendre l’hébreu, trouver votre place. Mais la vraie réussite se mesure ailleurs : dans votre intégration, votre épanouissement, celui de votre famille.

Si vous envisagez sérieusement l’aliyah, commencez par :

– Évaluer votre situation personnelle : revenus actuels et futurs, patrimoine, projets professionnels
– Consulter un spécialiste : au moins une consultation pour cartographier votre cas
– Anticiper les aspects non-fiscaux : logement, emploi, scolarité des enfants
– Rejoindre des communautés : les groupes d’olim francophones sont une mine d’informations pratiques
– Visiter longuement : un mois sur place vaut mieux que mille articles

Et surtout, gardez en tête que les lois fiscales évoluent. Ce qui est vrai aujourd’hui peut changer demain. D’où l’importance d’un suivi régulier et d’une veille active.

Mentions légales : Cet article présente les grandes lignes de la réforme fiscale 2026 à titre informatif. Il ne constitue pas un conseil juridique ou fiscal personnalisé. Chaque situation étant unique, consultez un professionnel qualifié avant toute décision.

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